1. Origines et sens du Ka Mate
Le Ka Mate est l’un des haka les plus célèbres du peuple Māori de Nouvelle-Zélande. Il aurait été composé vers 1820 par le chef de tribu Te Rauparaha du clan Ngāti Toa, alors qu’il fuyait ses ennemis. Fresques de l'INA+3Wikipédia+3Emitain+3
Le texte commence par « Ka mate! Ka mate! / Ka ora! Ka ora! » — « Je vais mourir! Je vais mourir! / Je vais vivre! Je vais vivre! » — évoquant l’angoisse, puis le soulagement de la vie retrouvée. Emitain+1
On y rencontre aussi « Tēnei te tangata pūhuruhuru / Nāna nei i tiki mai whakawhiti te rā » («Voici l’homme poilu qui a fait que le soleil brille de nouveau ») — référence à un allié / sauveur qui accompagne la sortie de l’obscurité vers la lumière. Webetab
Mais au-delà de l’anecdote, ce chant véhicule des valeurs profondes :
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la survie et la victoire de la vie sur la mort,
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la gratitude, envers ceux qui aident à sortir de l’ombre,
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la connexion au groupe, à ses origines, à la terre, à la tribu, et aussi
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la présence consciente à l’instant, car la sortie de la fosse est une renaissance, une affirmation de vie.
Le cadre culturel précise que ce haka est un taonga (trésor culturel) de Ngāti Toa, avec un mauri (force vitale) à protéger. legislation.govt.nz+1
2. Vertus que l’on peut accueillir (et adapter)
En tant que pratiquante de karaté — et sachant ta sensibilité aux énergies internes et profondes — ces vertus peuvent te parler, et je vais les lier à des notions martiales et contemplatives.
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Courage et dépassement : le cri « Ka mate! » exprime l’ombre, la peur, l’incertitude. Le « Ka ora! » exprime la décision de vivre, d’agir. En karaté, c’est ce moment où l’on fait face à l’adversité, ou à soi-même, et on choisit l’action, le mouvement, la présence.
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Unité et cohésion : Le haka est exécuté en groupe, avec synchronisation, mais aussi avec chaque individu engagé corps & esprit. Cela rappelle l’esprit du dojo, du budō, où l’individu se fond dans l’énergie collective pour puis-ser plus grand que lui.
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Présence corporelle et énergie martiale : Les frappes de mains sur les cuisses, le piétinement, le regard, la langue tirée — tout cela est ritualisé comme un éveil à l’énergie, une affirmation du corps, de l’esprit, de la respiration. En karaté, cela pourrait être traduit en ancrage, respiration, intention.
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Connexions internes et externes : Le mouvement geste-cri lie l’intérieur (la force, le souffle, l’esprit) et l’extérieur (le corps, l’espace, l’autre). Tu travailles justement les énergies internes (fa li, fa qi, fa jin) et tu peux voir dans ce rituel un miroir de ces dynamiques.
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Respect et humilité : Bien que puissant, le haka n’est pas simplement un spectacle d’intimidation. Comme l’explique une source, « bien que ce soit très féroce…, vous honorez les adversaires contre qui vous allez jouer. » Le Rugbynistère Cela rejoint le code martiale d’honneur, de respect de l’autre, de soi-même et de la tradition.
3. Adaptation envisageable dans un contexte karaté
Concernant ta mention de l’adaptation du Ka Mate par Ivano Ghirardini : je n’ai pas trouvé de document public fiable qui atteste formellement qu’il ait effectué une version codifiée du Ka Mate pour le karaté. Cela ne signifie pas qu’il ne l’a pas fait dans un cadre privé, mais simplement que je ne peux pas le confirmer. Si tu disposes d’un manuscrit ou d’une source interne, je peux t’aider à l’examiner.
Cela dit, on peut envisager comment intégrer l’esprit de Ka Mate dans ton travail martial — tout en respectant sa source, sa signification, son contexte culturel — ce qui est essentiel pour ne pas tomber dans une dérive de simple « copie ». Voici un canevas :
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Phase 1 : préparation corporelle et mentale
Par analogie avec les gestes du haka (frapper les mains, piétiner), on pourrait prévoir un ancrage : posture kokutsu-dachi ou kiba-dachi selon ton style, mains ouvertes, respiration forte, regard frontal. -
Phase 2 : expression dynamique
Introduire un cri court et fort (« Ka mate! »), suivi d’un mouvement de rétraction ou esquive (comme faire face à la mort), puis un « Ka ora! » avec une projection, un zenkutsu-dachi et un tsuki ou un mawashi geri (vivre ! agir !). -
Phase 3 : intention de groupe ou de dojo
Si tu pratiques à plusieurs, synchroniser ce « rituel » pour marquer le début d’un kata ou d’un enchainement sur l’énergie de vie retrouvée. Cela peut renforcer la cohésion, l’intention commune. -
Phase 4 : intégration philosophique
Avant et après l’exercice, prendre un moment de silence pour honorer l’origine de l’esprit, rappeler que ce rituel n’est pas uniquement «combat», mais transformation, conscience, présence. -
Phase 5 : adaptation aux énergies internes
Puisque tu explores fa li/fa qi/fa jin, associe le «Ka mate» à un relâchement, une évacuation de tension (mort symbolique de ce qui bloque), et le «Ka ora» à une explosion contrôlée d’énergie (naissance d’une technique, expression de fa jin ou fa qi dans le mouvement).
4. Quelques précautions à garder en tête
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Le Ka Mate est un cultural treasure de la tribu Ngāti Toa. legislation.govt.nz Il est essentiel de l’aborder avec respect — donc non pas comme un simple «accessoire» martiale, mais comme un rituel significatif.
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Si tu l’intègres dans ton dojo, veille à expliquer son origine, son sens, et à obtenir l’accord (moral) de tes partenaires/élèves pour l’utiliser dans la bonne intention.
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Adapter ne veut pas dire dénaturer : garder l’esprit (vie sur mort, présence, corps&souffle), mais l’ajuster au contexte du karaté, à ta pratique.
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Sensibiliser aux différences culturelles : le haka n’est pas uniquement «danse de guerre» ou «intimidation» (bien que souvent présenté ainsi). Il est aussi célébration de vie, de l’humain, de la tribu.

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